Depuis
2014 les Editions Gravats explorent la musique électronique à travers
des esthétiques marquées par l’expérimentation, le présent, la danse.
Ils ont collaboré avec de nombreux artistes tels que Clara! y Maoupa,
Èlg, Fusiller, Iueke, Johann Mazé, Black Zone Myth Chant, Geins’t Naït
ou encore King Doudou. Autant d’artistes liant musique électronique à
des esthétiques parfois très diverses : chanson française, dub, musiques
de danse, reggaeton, musiques industrielles, etc.
Le label revient
aux Instants Chavirés le temps d’une tournée avec Clara!, Bernardino
Femminnielli, Fusiller et Jean Carval. Deux performances vocales aux
aspérités très différentes, un live électronique unique et des dj sets
entre les concerts.
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https://editions-gravats.bandcamp.com/CLARA !
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sa passion pour le empowering perreo qu’elle a découvert au début des
années 2000 en Galice alors qu’elle était encore adolescente, Clara!
mélange révolte, sexe et humour sur des rythmes mutants reggaeton/rap,
avec un esprit punk et une base féministe. Pour cela elle s’est associée
à des producteurs et productrices incluant Pearson Sound, Low Jack,
Tryphème, Maoupa Mazzocchetti.
Elle a débuté sa carrière en tant que
DJ, notamment autour de ses mixtapes iconiques « Reggaetoneras ». Une
série de mix composée exclusivement de MCs reggaeton féminines avec des
rythmes des années 90 à nos jours et une multitude de skits et d’edits
personnels. Elle a depuis pris d’assaut la scène pour exprimer davantage
son intérêt pour la danse, le chant.
Après une première expérience
avec le producteur Maoupa Mazzocchetti qui les a amenés à produire un
album et jouer en live, elle est aujourd’hui seule sur scène. Sans dj,
ni artifice, bien souvent dans la foule et non sur scène, elle amène le
public à partager son intérêt pour la performance avec humour,
corporalité et une simplicité communicative.
BERNARDINO FEMMINIELLI
Bernardino
Femminielli œuvre dans un amalgame où s’entremêlent musique,
performance, poésie et cinéma sous le couvert d’un provocateur
hypersexuel et nostalgique. De l’anti-chanson française à l’italo-disco
brutal, de l’industriel mutant au cosmic drone blindé, ses aventures
sonores reflètent ses personnages d’adoption. Son œuvre et son
personnage sont une synthèse de mysticisme, de transgression, de danger
et de plaisir, où il joue son propre personnage sur la route pour
accompagner son nouvel opus: Opéra Bouffe.
Opéra Bouffe est un
vibrant hommage au cinéma européen, à la chanson française de variété
des années 1970 et au télé-théâtre québécois des années 1970. L’album
est une collection de chansons pour les exclus d’une nouvelle société
non complaisante remplie de rires énigmatiques, d’érotisme misérable et
de violence désespérée, le tout livré sur le ton d’un journal médical.
Bernardino interroge l’ordre capitaliste en ruine à travers une série de
poèmes qui unissent les voyous, l’amour petit-bourgeois et aux
mécanismes d’oppression systémique en nous. Une grande partie de sa
poésie est arrangée à l’aide de la technique du cut-up et est composée
de la même manière que des œuvres de fiction transgressives. La
structure de l’Opéra Bouffe, qui mêle musiques savantes et populaires,
balades et doléances dans une joyeuse fusion de revue et de cabaret, est
une véritable rupture avec ses travaux antérieurs et ses performances
live passées.
Tel un maître-serpents charmant son cobra, le live set
séduisant et expérimental de Bernardino retranscrit parfaitement le beau
bizarre, le baroque, et met au centre une série de talk-overs
improvisés qui prennent le pas sur les enregistrements. Il y a une nette
affection pour l’imperfection et le refus du compromis de sa part, et
il est évident que dans sa délivrance, Bernardino tient son public en
otage. Il est conflictuel, mais intensément vulnérable en tant
qu’interprète, explorant l’énergie riche et sombre du cabaret français
et allemand – mettant l’accent sur la performance « totale » où se
fondent ses diverses références.
Rira bien qui rira le dernier
FUSILLER
Selon
ses propres mots, Fusillier c’est « Harmonies dystopiques, mutations
ratées et célébrations superposées. Tentatives de mélodies agglomérées.
Ritualisations factices. Synthétiseurs soudés dans sa cuisine. Plus ou
moins opérationnel depuis 2010. 50% Opéra Mort w/ èlg, 50% Femme w/ Arno
Bruil, 100% Tanzprocesz, etc. »
Une présentation modeste qui fait
même l’impasse sur le projet Reines d’Angleterre. Un projet qui a vu
Opéra Mort (èlg/Fusiller) collaborer avec Ghédalia Tazartès autour de
deux disques d’une absolue beauté. Un oubli peu étonnant, tant Fusiller
défend tel un artisan sa passion hors de toute volonté de reconnaissance
publique. Son label Tanzprocesz est depuis bien longtemps le repaire
DIY d’instantanés puissants (Terrine, Officine, Amédée De Murcia, La
Race, Johann Mazé, Sourdure, Joke Lanz, Noir Boy George, Smegma,
Robedoor). Et son approche musicale, brute et passionnée, se fait
toujours avec le même aplomb. Que ce soit seul ou accompagné. Un opéra
de circuit-bending au service d’une émotion unique, la musique.
MONSTRO
«
Monstro » est une discussion, aux allures de digestion, qui s'opère
par le traitement en direct d'Alexis Quinterne, des sons de jouets
électroniques modifiés d'Alexandra Brillant. Ainsi métamorphosés,
les sons hybrides naissant de ce duo composent une pièce organique.